💦🌿La rosée est un phénomène par lequel l’humidité de l’air redevient liquide. En de nombreuses circonstances, sa présence suscite des espoirs : celui de faire face aux sécheresses, celui de relancer une activité végétale lorsqu’il n’y a presque plus rien, celui d’une pluie invisible.

Qu’en est-il vraiment ?

Plusieurs articles apportent des éléments d’objectivation du sujet :

🔶Le premier article présente une méthode utilisant les systèmes d’information géographique et la télédétection pour estimer le potentiel de volume de rosée sur l’ensemble du territoire de la Serbie.

Le potentiel moyen estimé de rosée est de 20-40 mm/an pour le sud, 15 mm/an pour le nord, 30-50 mm/an pour la région centrale et 20-30 mm/an pour l’est. Dans les régions les plus sèches, il est inférieur à 10 mm/an/m².

Les auteurs notent que ce volume pourrait compléter les ressources en eau, en particulier au printemps.

🔶Le second article examine les facteurs influençant l’absorption de la rosée par les feuilles de différentes plantes en utilisant un isotope stable du deutérium.

Des expériences en pot ont été menées sur trois espèces végétales communes, en faisant varier la température de l’air et la vitesse du vent. 

Les principales conclusions sont que:

  • 6% à 35% de la rosée est absorbé par les feuilles des plantes
  • la capacité d’absorption de la rosée varie considérablement selon les espèces (structure des feuilles, présence de cire)
  • pour chaque espèce, il existe une température optimale d’absorption
  • la vitesse du vent accélère l’évaporation et diminue l’absorption

🔶Le troisième article est une étude à long terme menée entre 2005 et 2021 dans trois zones subhumides du nord-ouest de la Chine. Elle consiste en une observation quotidienne de la rosée durant toute la période de croissance des plantes.

Le volume de rosée est évalué entre 29 et 42 mm durant la période de croissance des plantes, donc dans les mêmes ordres de grandeur que l’étude en Serbie. 

Cette étude pointe l’importance des facteurs géophysiques comme la pente, l’exposition et surtout le vent. Mais, elle met surtout en avant la coïncidence entre le pic de rosée et le pic d’activité végétale, ce qui nous conforte dans l’idée qu’il existe un cercle vertueux entre l’hydratation de l’environnement et l’activité végétale.

🔶Dans le cas des milieux arides, la rosée prend une importance toute particulière. 

Ainsi, dans le “désert du Taklamakan, en Chine,(précipitations annuelles totales < 200 mm) […] l’accumulation de rosée représente jusqu’à 36 % des précipitations totales (12,9 mm)” selon une étude.