🌳☀️🌦️Comment améliorer la résilience des forêts face aux sécheresses ?

Le schéma provient de l’étude “Les forêts face aux sécheresses et canicules : causes de dépérissements, facteurs aggravants et différences de sensibilité entre les espèces

Une étude de 2022, “Drought resistance enhanced by tree species diversity in global forests”, dresse un panorama mondial de la résilience des forêts, démontrant que la diversité d’arbres dans une forêt améliore sa résistance aux sécheresses. Basé sur la compilation de diverses bases de données, l’article souligne : “selon un modèle prédictif de l’effet de la diversité en arbres, la conversion de la monoculture actuelle en plantations d’arbres mixtes pourrait améliorer la résistance à la sécheresse. “ L’étude appelle à restaurer la diversité des espèces pour “atténuer l’impact des sécheresses extrêmes à grande échelle, en particulier dans les régions sèches.”

Ce constat ne va malheureusement pas dans la direction du plan France 2030 de plantations d’arbres, qui fait la part belle aux monocultures et aux coupes rases.

Si l’on se cantonne aux espèces les plus adaptées pour le climat et le rendement économique, une étude française fournit une autre piste d’adaptation. Des chercheurs ont étudié la réaction des pins maritimes à la chaleur durant leur développement embryonnaire. Pour cela, ils ont extrait des embryons qu’ils ont clonés puis fait germer à différentes températures (18, 23 et 28 degrés, 23 degrés étant optimal pour l’espèce).

En étudiant le génome de ces jeunes pins, les chercheurs ont identifié une dizaine de gènes connus “pour avoir des fonctions biologiques lors de l’embryogenèse, sur la régulation épigénétique ou en réponse à la température”.  Leur hypothèse est que les arbres survivant à des sécheresses pendant leur développement embryonnaire s’adapteront mieux aux températures extrêmes. Voir à ce sujet un article de Libération “Sylviculture : graine échaudée, futur pin renforcé” (également mentionné sur la la Terre au Carré du jeudi 21/11/2024).

Citons aussi le travail d’une équipe de chercheurs d’Aix-en-Provence, qui propose une approche novatrice face aux sécheresses. Cette équipe est parvenue “à diminuer la mortalité des arbres en agissant sur les dialogues que ceux-ci entretiennent avec l’environnement, grâce à leurs racines”.

En enrichissant le sol avec un microbiote bénéfique (utilisation de certaines molécules, les phytohormones), l’arbre doit limiter son évapotranspiration lors des sécheresses, en agissant sur la réactivité de ses stomates. Cette étude porte sur un panel d’arbres diversifiés. Dans les tests menés, 10 à 25% des arbres conservent des feuilles vertes en condition de sécheresse.

Toutefois, une importante bibliographie démontre la centralité de l’arbre dans le cycle de l’eau, via le recyclage des précipitations. Limiter l’évapotranspiration estivale risque en effet d’augmenter la sécheresse de l’atmosphère. Ce dernier constat interpelle lorsqu’on connaît le caractère contagieux des sécheresses [5] en milieu sec, alors que ces dernières années les départements méditerranéens ont flirté avec un climat semi-aride.

A choisir, soutenir la diversité des essences apparaît comme le meilleur moyen de préserver nos forêts. Et ces enjeux doivent plus que jamais être envisagé de manière holistique. Et vous, qu’en pensez-vous ?

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