
On a souvent l’image d’un arbre qui pousse par le bas comme dans un volume d’Astérix. Obélix jette un gland, l’arbre jaillit du sol, poussé vers le ciel par une force tellurique. Et Idefix est content. Pourtant, si vous observez sur plusieurs années les branches d’un jeune arbre, vous vous rendrez compte qu’elles s’allongent mais ne montent jamais. C’est parce que l’arbre pousse par le haut.
L’arbre est une créature autotrophe. Elle produit du sucre qu’elle consomme ensuite pour remplir l’ensemble de ses fonctions biologiques.
Un arbre caduc, en climat tempéré, fonctionne selon un cycle annuel.
Au printemps, l’arbre puise dans ses réserves pour le débourrement. Cela consiste à déployer ses bourgeons. Ce qu’il y a dans le bourgeons est déterminé à l’avance. Par exemple, dans un bourgeon à bois, l’ensemble du bois et des feuilles est déjà présent en miniature, dans un bourgeon à fleur, la fleur est déjà présente. L’arbre ne va faire qu’étendre des cellules qui existent déjà. On parle de pousse préformée. Tout est déjà dans le bourgeon. En général, en arboriculture, on taille les arbres pour équilibrer le nombre de bourgeons à bois et de bourgeons à fleur en fonction des réserves de l’arbre.
Durant la saison de végétation, l’arbre continue de s’étendre à partir du bout des branches et des rameaux. Juste sous l’écorce, le cambium, une couche de cellules capables de se diviser (méristématiques) produit du bois (xylème secondaire) vers l’intérieur et un tissu vasculaire (le liber) vers l’extérieur. C’est à ce phénomène qu’on doit la présence d’une strie par année de croissance. Le phellogène, tissu situé entre le liber et l’écorce, renouvelle et étend l’écorce. Ainsi, chaque année l’arbre est entièrement recouvert d’une nouvelle couche de bois. Y compris les branches. Peu à peu, l’arbre abandonne une partie du bois qui devient le bois de cœur.
Quand vient l’automne, les bourgeons formés durant la saison de pousse entrent en dormance. Si besoin, l’arbre fait mûrir ses fruits. C’est aussi le moment où il finit de rigidifier (on dit lignifier ou aoûter) ses pousses de l’année. Puis il met de l’énergie en réserve. C’est cette réserve qui déterminera la quantité de bourgeons qu’il sera en mesure d’activer au printemps prochain. Ainsi, quand un pommier doit faire mûrir beaucoup de fruits, il fait moins de réserves et est moins en mesure d’ouvrir des fleurs au printemps suivant. C’est ce qui explique le phénomène d’alternance : le fait que, sans taille, le pommier ne donne souvent qu’une année sur deux.
