🌿🌳 Le développement massif des cultures de plantes pérennes permettrait de refroidir sensiblement le climat mondial 🌦️🌧️

L’étude Global cooling induced by biophysical effects of bioenergy crop cultivation, parue en 2021, évalue l’impact climatique des cultures bioénergétiques (ou “Bioénergie avec captage et stockage de dioxyde de carbone”). Elle a été réalisée par une équipe de dix chercheurs issus d’universités prestigieuses, dont le Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement de Paris Saclay, l’Institut Pierre-Simon Laplace et des universités chinoises.
Précisions que la généralisation de cultures dédiées aux biocarburants ne nous paraît pas souhaitable, tant ceux-ci s’inscrivent dans la fuite en avant qui caractérise certains acteurs pour faire face à la profonde crise écologique. Tout l’intérêt de l’étude réside dans l’analyse de l’impact de l’extension de cultures de plantes pérennes, dont les racines sont préservées.
Les chercheurs ont produit cinq scĂ©narios, sur 50 ans, pour des cultures Ă©tendues sur 466 millions d’hectares (sur environ 5 milliards d’hectares agricoles dans le monde) rĂ©partis entre 38 ° S et 60 ° N. Les effets du dĂ©veloppement de quatre types de culture ont Ă©tĂ© simulĂ©s. Les cultures ligneuses (eucalyptus et peuplier/saule) ont un effet rafraĂ®chissant plus fort que les cultures herbacĂ©es (miscanthus et switchgrass, ou millet vivace), car elles libèrent plus de vapeur d’eau dans l’atmosphère et ont une rĂ©sistance aĂ©rodynamique plus faible.
Selon les scénarios, les impacts sur la température varient de -0,08 °C à +0,05 °C (ce chiffre résulterait du remplacement de forêts par du millet vivace). En plus d’affecter la température locale, les cultures bioénergétiques pourraient également influencer la température dans des zones éloignées grâce à la circulation atmosphérique. Ainsi, les effets pourraient être localement contrastés. Les chercheurs appellent à de nouvelles études pour estimer les effets biophysiques du développement de telles cultures.
Malgré la grande qualité de l’étude, il nous semble qu’un élément décisif n’est pas modélisé : l’impact de racines pérennes pour la situation hydrique et leurs répercussions climatiques. En effet, l’étude se base sur un modèle physique atmosphère-terre-océan-glace de mer (avec l’impact du cycle du carbone et de la chimie stratosphérique). Les interactions entre plantes et climat sont nombreuses et les bénéfices d’un redéploiement massif des plantes pérennes pourraient excéder ceux envisagés ici.
L’autoroute de la pluie s’attelle Ă la fois Ă favoriser le dĂ©ploiement de corridors d’humiditĂ© par le secteur agricole et Ă rendre dĂ©sirable la gĂ©nĂ©ralisation de cultures de plantes pĂ©rennes, partout, tout le temps. Pour ce faire, l’agroĂ©cologie et l’agroforesterie sont des vecteurs cruciaux. En plus d’avoir des impacts bĂ©nĂ©fiques sur le climat, la biodiversitĂ© et la rĂ©silience des exploitations agricoles, ils ont le mĂ©rite d’embellir grandement nos paysages.
